ActualitésBillets d'humeurEn brefEn Une

2022 sera une (re)conquête

Le piège mortel de l'attentisme

C’est la rentrée politique !

Après un été studieux pour la plupart, voilà que les lignes bougent. Les paris sont lancés, commentateurs et candidats sortent du bois. Ce barnum rituel auquel nous nous prêtons dès les premiers frémissements de la campagne présidentielle, nous le connaissons tous : il captive les Français autant qu’il les lasse, il passionne les politiques autant qu’il les dessert. La présidentielle est en avril, dans 7 mois, une éternité en politique, mais partout déjà, le partage du gâteau électoral crée des vocations de pâtissiers. « Si Zemmour prend des voix à Marine Le Pen, c’est bon pour nous ! » entends-je. « Si deux candidats d’extrême droite s’annulent, cela pourrait amener la droite ou la gauche au second tour ! ». D’autres dissertent sur la dynamique de Yannick Jadot – qui vient d’emporter sur le fil la primaire écologiste – sa victoire pourrait attirer des électeurs modérés, et par vases communicants, affaiblir Hidalgo

Voilà le petit jeu auquel se prêtent désormais journalistes, éditorialistes et, disons-le, une bonne partie de la classe politique. Sans doute ces calculs d’apothicaire peuvent-ils légitimement intéresser quelques stratèges de la campagne à venir, mais si collectivement ils nous immobilisent, ils vont nous tuer.

Pour nous progressistes, il s’agit d’un piège terrible. Tandis que chacun s’ambitionne analyste, prévisionniste – pour ne pas dire prophète – les plaques tectoniques des blocs politiques français s’échauffent, s’entrechoquent, dans un mouvement difficilement prévisible. Et puisque chacun a déjà son opinion, elles finiront bien par donner raison à certains et tort à de nombreux autres. Mais voulons-nous vraiment aborder cette présidentielle comme l’on mise sur le bon ou le mauvais cheval ? Nous ne sommes plus des prétendants, nous sommes aux manettes.

Emmanuel Macron a imposé dans le débat de 2017 son refus de l’immobilisme, son ambition réformatrice, son dépassement des clivages. Cette explosion du paysage français historique, la gauche et la droite française ne s’en sont toujours pas vraiment remises. Elles n’ont rien appris ni rien oublié. Les voilà de retour, comme les émigrés aristocrates de Coblence, revanchardes, optimistes, résolues à rétablir un système pourtant massivement rejeté par les Français.

2022 ne se gagnera pas en lorgnant sur nos adversaires ou par la simple défense du bilan quinquennal. Rester paralysés, attentistes, gestionnaires est un piège mortel que nous devons éviter. Emmanuel Macron a annoncé qu’il présiderait jusqu’à la dernière heure, il a raison, c’est cette volonté de transformation qui nous a valu les suffrages des Français, pas l’attentisme. Nous devrons proposer pour l’emporter, désigner un nouveau chemin, tisser un nouveau récit français et européen, porter une nouvelle vision appuyée sur un projet de réformes révolutionnaires, ou radicales si l’on préfère.

2022 sera une nouvelle conquête. Une reconquête.

Tags
Voir plus

Articles associés

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Close