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A Paris, pour le vélo, il y a un avant et un après Vélib’

VélibL’année 2013 aura été l’année d’un triple record pour le service Vélib’ : record journalier (mardi 24 septembre  avec 149 489 locations), record annuel avec 35 021 933 trajets en 2013 (contre 34 144 859 en 2012 soit un million de plus !), record du nombre d’abonnés annuels (plus de 255 000 abonnés fin 2013). Au premier trimestre 2014, le seuil des 200 millions de déplacements depuis la création du service devrait être franchi. Les trajets à Vélib’ représentent désormais 40% des déplacements réalisés à vélo dans Paris.

Ces résultats confortent le succès de Vélib’ et les choix de la municipalité depuis 2001 pour promouvoir le développement du vélo à Paris, malgré la recrudescence du vandalisme.

Avec 8 000 vélib’ volés et vandalisés, en grande partie l’été, l’année 2013 du service Vélib’ a également été marquée par d’importants épisodes de vandalisme.  Le coût de 1.6 million d’euros pour la Ville de Paris pour cette même année et les nombreux impacts pour la mobilité des usagers Vélib’ justifient qu’ une série de mesures ait été mise en œuvre dès juillet pour enrayer ce phénomène et maintenir un égal accès au service pour l’ensemble des usagers.

Dès le 9 septembre, l’ensemble des équipes de la Ville de Paris, de Vélib’ et de la Préfecture de Police se réunissait pour faire le bilan de l’été et du dispositif de sécurité en place et acter la mise en place de plusieurs mesures concernant la protection des stations et les mesures préventives de sensibilisation.

En octobre, des réunions de travail avec les Mairies des 18, 19 et 20e arrondissements se sont déroulées afin de décliner un plan d’actions en fonction des spécificités locales et des attentes des habitants de ces arrondissements, relayées par les élus présents à ces réunions.

Ce plan d’action se décline en trois volets, tous indispensables pour enrayer à terme un phénomène qui affecte régulièrement le service.

Tout d’abord la protection des stations par la Préfecture de Police et les commissariats qui intègrent désormais la surveillance des stations dans leur tournées véhiculées. La Préfecture de Police, en lien avec les services de la Ville et de Vélib’, étudient la possibilité de mettre à profit les caméras de vidéoprotection de manière préventive. Dans le secteur de La Chapelle, l’évolution est frappante, notamment concernant la station Riquet Pajol, qui fut l’été une des stations les plus vandalisées et qui n’a pas connu de nouvelles fermetures depuis novembre.

Des améliorations techniques ont été apportées sur l’ensemble des vélos au niveau de leur point d’attache afin de rendre plus difficile l’arrachage en station. Les stations d’Aubervilliers ont été équipées de potelets, toujours dans le but d’empêcher tout acte de vandalisme.

La Ville de Paris a souhaité mettre en place un volet de sensibilisation afin d’informer les habitants avec un message pédagogique adressés en priorité aux jeunes collégiens et lycéens.

Les Correspondants de Nuit de la Direction de Prévention et de la Protection de la Ville de Paris interviennent auprès des habitants dans leurs maraudes entre 16h et minuit, et ont été sensibilisés à ces questions. Ils échangent avec les habitants sur le service et les actes de vandalisme dont il est victime, et signalent les vélo abandonnés.

La Mission Prévention et Communication de la Préfecture de Police interviendra dans les collèges sur des modules liés au service Vélib’ et au vandalisme. Dans le cadre de « Ville Vie Vacances », une vingtaine de jeunes ont été accueillis par les équipes de Vélib’ durant les vacances de la Toussaint afin de leur faire découvrir le service Vélib’. Il est envisagé de proposer de nouveau ces visites lors des prochaines vacances.

Par ailleurs, le dispositif de réparation pénale, mis en place entre la Ville de Paris,  le Parquet de Paris, la Protection Judiciaire de la Jeunesse de Paris, et JCDecaux le 7 janvier 2013, est une vraie réussite, qui a permis à 38 jeunes ayant commis des actes de vandalisme d’être accueillis dans les ateliers de réparation de JC Decaux, afin de mesurer leur responsabilité et l’impact de leurs actes sur le service et sur les usagers, et de prendre conscience du travail de réparation des agents.

Enfin, pour pénaliser le moins l’usager dans son quotidien, la communication a été renforcée dès juillet avec un message aux bornes et sur les réseaux sociaux indiquant les dates de fermeture/réouverture et leur motif. La Ville de Paris souhaite qu’un bilan des actions soit régulièrement transmis aux usagers comme vous pouvez le retrouver cette semaine sur le blog Vélib’&Moi (http://blog.velib.paris.fr/).

Six mois plus tard, le bilan est encourageant. Depuis la fin du mois d’octobre le nombre d’actes de vandalisme et de stations Vélib’ fermées n’a cessé de diminuer (trois stations sont actuellement fermées, contre 55 la semaine du 12 août, pic de l’année 2013).

Les moyens dédiés à la récupération et à la réparation des Vélib vandalisés ayant été renforcés, le nombre de Vélib’ disponible aux usagers est de nouveau optimal, avec 18 147 Vélib’ en décembre, conformément au minimum contractuel de 17 884.

Les résultats encourageants en matière de baisse du vandalisme, et la hausse de la fréquentation du service nous impose de rester vigilants et à anticiper tout épisode de vandalisme. Un comité de suivi trimestriel sera mis en place dès ce mois-ci entre la Préfecture de Police, les services de la Ville de Paris et les équipes Vélib’, en plus de tous les échanges réguliers qui permettent d’assurer la protection du service au quotidien.

Les signalements des usagers sur AlloVélib ou les réseaux sociaux sont indispensables. Alors que 87% des vélos volés ont été retrouvés, 60% l’ont été grâce à la contribution de chaque usager, dont je salue la mobilisation qui permet à Vélib’ de rester un service public accessible à tous.

Ensemble, faisons vivre un service public qui a radicalement transformé la place du vélo dans notre ville et qui suscite l’admiration de nombreuses villes du monde. On estime qu’un vélo en libre service sur deux emprunté dans le monde l’est à Paris et dans les 30 communes participantes.

Paris a été solidaire en finançant l’extension du service aux communes voisines ; la prochaine étape sera le Vélib’ à assistance électrique métropolitain !

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5 Comments

  1. M. Bargeton, cette autosatisfaction à coups de chiffres spectaculaires, l’usager parisien de notre cher Vélib’ n’en a cure ! Savoir que les 200 millions de déplacements seront dépassés au 1er trimestre 2013 ne change rien aux conditions dans lesquelles j’utilise Vélib’ et qui sont très bien résumées ici : http://bit.ly/1fiiENS et j’ajoute partagées par beaucoup si ce n’est par tous.

  2. Bonjour,

    Ce record de locations n’en est pas un : le 14 novembre 2007, plus de 159 200 locations étaient enregistrées, avec moitié moins de vélos disponibles ! Et non, l’argument du « c’était un jour de grève des TECs » ne tient pas, on ne va tout de même pas faire plusieurs catégories de records, hygrométrie, température, précipiations, durée d’ensoleillement…

    En effet, le vandalisme persiste, on se rend enfin compte que passer le phénomène sous silence ne réduit absolument pas les dégâts. Chaque année, entre 8000 et 1000 vélos sont volés, soit 50% du parc, ou 300% sur 6 ans. Par comparaison, il y a eu 17 vols depuis le lancement du vélo en libre de service de Wahsington DC il y a 3 ans (1% du parc), 7 vols à Denver (4 ans, 1,4% du parc), 0 vol à Minneapolis, Miami Beach ou Boston (3 à 4 ans d’existance chacun). Seule la ville d’Aubervilliers a mis en place des réunions de travail avec les habitants pour discuter du problème, et a pris à sa charge le renforcement des stations via l’installation de potelets, on ne peut que s’étonner du contraste avec l’immobilisme de Paris, preuve en est le nombre de vols n’y a pas diminué. Non, la vidéosurveillance n’empêchera pas d’arracher un vélo, il faut moins de 30 secondes pour cela. Les nouvelles attaches « anti-torsion » ? Les mêmes que celles testées il y a 3 ans, elles sont à peine plus solides que les précédentes (j’ai déjà croisé plusieurs attaches de ce type avec vélo « disparu » car arraché). Et non, fermer une station un mois en « rétorsion » n’est pas une mesure qui pénalise les vandales, mais qui pénalise les usagers. Le compte Twitter @Velib mentionnait des possibilités de dédommagement pour les usagers concernés, mais impossible d’en connaître les détails, et bien entendu aucune communication plus large aux abonnés sur la possibilité d’être dédommagé.

    Merci également d’aborder enfin la problématique du nombre de vélos : le contrat signé entre la ville et JCDecaux porte sur 23 801 vélos, avec une tolérance de 25% (dont JCDecaux profite allègrement, pourquoi se gêner), il a manqué cet été comme l’été dernier jusqu’à 10 000 vélos (5 000 par rapport à la tolérance), ce qui donne droit à la ville de percevoir 100€ de pénalités par vélo manquant par mois, soit plusieurs millions d’euros juste pour cet été. Le rapport de la chambre régionale des comptes s’étonnait du fait que la ville n’obtienne pas le versement de ces pénalités, peut-on me rassurer sur le fait que c’est enfin le cas ?

    La régulation des vélos reste catastrophique, on comptait encore hier en fin de matinée plus de 200 stations pleines et 160 stations vides (sans compter les nombreuses stations ne contenant que quelques vélos inutilisables car endommagés), sur un total de 1218 stations ouvertes. A titre de comparaison, Londres voit des pics à 20 stations pleines et 40 vides (sur 721 stations), et New York 10 stations pleines et 25 stations vides (sur 331 stations). Il va sérieusement falloir se pencher sur le problème, les solutions proposées par le comité des usagers précédent ont toutes été rejetées en bloc par l’animateur (transféré depuis à la « direction des marques », ça colle bien avec le fait qu’il voyait en Vélib’ une image plutôt qu’un mode de transport en même temps), et Vélib’ n’est de fait pas un mode de transport fiable dans un bon tiers de Paris (très difficile de trouver une place entre St Lazare, Opéra, St Michel, et le long de la Seine jusqu’à Ivry, très difficile de trouver un vélo dans les 18/19/20e et à la frontière 14/15e).

    Enfin, le blog Vélib’, principal outil de communication sur le service, n’a depuis bien longtemps que peu de rapport avec le vélo : on nous y parle d’expositions, de cafés, de restaurants, d’hôtels, de la sortie de l’album d’un artiste (???), mais que peu de Vélib’ et des problématiques des usagers (pannes techniques, régulation, vandalisme, circulation à vélo, etc.). Imaginerait-on les blogs de ligne Transilien ou le Scope RATP ne parler de transport qu’à 10% ? Eh bien pourtant, Vélib’ le fait.

    Ah oui aussi : les produits dérivés Vélib’ étaient jusqu’ici des articles pour la pratique du vélo, et c’était très bien. Pourquoi les avoir remplacés (et non complétés) par des tasses, des sacs, et autres objets ridicules à l’effigie de Vélib’ ? Que certains veuillent faire de Vélib’ une marque, soit, mais la priorité doit être de faire de Vélib’ un service fiable, pas un attrape-touristes ou un outil de promotion d’artistes produits par des « majors ».

    Parmi les bons points à souligner (car il y en a), citons entre autres la reprise du compte Twitter @Velib par les chargés de clientèle Allo Vélib, qui apportent généralement des réponses assez rapides et utiles, l’ouverture de certaines données sur le système (j’attends toujours la réponse à mon long courrier en ce sens 😉 ) (pourrait-on avoir, comme à Boston, des statistiques trajet par trajet avec le profil des usagers ?), ou la renaissance du compte @velib_paris qui a la bonne idée de parler… de vélo (a priori une initiative « personnelle » puisque ce compte est « non officiel » d’après sa bio).

    Mathieu, vélibiste de la première heure, ancien du comité des usagers Vélib’.

    1. Bonjour,
      Par sa densité (nombre de stations et Vélib’), sa notoriété et sa fréquentation toujours en hausse, Vélib’ n’est pas comparable aux systèmes de VLS que vous indiquez, et ce serait un tort que de vouloir traiter du vandalisme en s’appuyant sur d’autres villes, et en éludant toute spécificité locale.
      Vous parlez de l’immobilisme de Paris et du fait que le nombre de vols ne soit pas en diminution. Je vous renvoie donc à une lecture plus attentive de l’article où je présente les actions mises en place à Paris en termes de protection des stations (efficaces, notamment dans le secteur La Chapelle qui était problématique, et qui fonctionne très bien désormais), d’actions de sensibilisation et de communication.
      J’ai écrit aux Maires des communes les plus touchées afin qu’un travail soit mené en commun et que l’ensemble de nos équipes se mobilisent ensemble. Sur initiative du service Vélib’, des potelets ont donc été installés à Aubervilliers, et une réunion publique a eu lien, également en présence de Vélib’. Ce type de réunion est prévu à Paris, notamment dans le 18e arrondissement très désireuse de pouvoir communiquer auprès de ses habitants.
      Je partage tout à fait votre constat : une fermeture de station pénalise avant tout les usagers, c’est pourquoi dès juillet nous avons revu le dispositif de fermeture pour les limiter et mieux en informer les usagers. Néanmoins si une fermeture reste nécessaire, elle peut effectivement aller jusqu’à un mois, ce qui ne signifie pas qu’une station vandalisée le soit automatiquement pour cette durée.
      La tolérance sur le nombre de Vélos est intégrée au contrat, qui est rigoureusement respecté. Ce nombre de vélo maximal de 23 801 est viable si le service est en pleine capacité théorique. De notre point de vue, au regard des constats effectués, du retour de fonctionnement sur le terrain, l’équilibre trouvé autour de 18 000 vélos permet donc d’assurer la rotation des vélos et la fluidité du service. Un parc de vélib trop important pénaliserait l’ensemble du service. Cette question est au cœur des problématiques de gestion et d’exploitation de tout système de VLS.
      Concernant la régulation, c’est également une priorité. Certaines stations sont effectivement pleines ou vides, mais vous oubliez de préciser que parmi ces stations de nombreuses bénéficient d’un taux de rotation très important. Concernant les autres, un plan d’action pour la régulation est actuellement en préparation et permettra d’améliorer le quotidien de nombreux usagers. De plus un nouveau système de récompense lié aux stations V+ sera lancé avec Citégreen dans les prochains jours. Cela permettra d’améliorer la situation des stations en hauteur, nombreuses dans les 18, 19 et 20e arrondissements.
      Enfin, je vous invite à contacter le service de la relation à l’usager, AlloVélib, qui vous apportera une réponse concernant le dédommagement de votre abonnement.

      1. Ah oui, toujours cet argument du « vélib n’est pas comparable aux autres ». Quelle serait cette « spécificité locale » de Paris qui justifierait un taux de vandalisme plus de 100 fois supérieur à ces autres villes ?

        Le vandalisme connaît, comme tous les ans, un pic en été, la baisse du vandlisme constatée fin 2013 n’est très probablement que saisonnière, comme elle l’a été les années précédentes. Preuve simple : comme déjà dit, le vandalisme sur 1 an reste stable. Et si ces réunions de communication sont si importantes, pourquoi n’ont-elles pas déjà été faites ?

        Non, la tolérance du nombre de vélos n’est pas rigoureusement respectée : il y a eu cet été plusieurs semaines avec moins de 14 000 vélos disponibles, encore pire que l’été dernier où ce chiffre n’était descendu qu’à 16 000 vélos. La chambre régionale des comptes avait mentionné dans son rapport que les pénalités dues pour ce manque de vélo n’étaient pas réclamées, alors qu’elles atteignent plusieurs millions d’euros, et je vois que vous niez encore ce fait. Pourquoi la mairie ne touche-t-elle pas les pénalités qui sont dues pour un service défaillant ?

        Le taux de rotation très important sur les stations vides ou pleines, honnêtement quand je vois le nombre de personnes qui attendent avec ou sans vélo qu’une place ou un vélo se libère, et pour être moi-même confronté à ce cas lorsque je me rends vers Beaugrenelle, je me permets de douter qu’il concerne une part importante de ces stations. Encore une fois, des systèmes de taille comparable (oui, comparable !) tels qu’à Londres, Montréal ou New York font bien mieux. Le comité des usagers avait proposé entre 2010 et 2012 plusieurs pistes pour améliorer la situation, aucune n’a été entendue.

        Le système de « bonus » actuel ne fonctionne pas : un usager ne fera pas un détour pour reposer exprès un vélo dans une station V+, un usager qui rencontre une station V+ sur son trajet ira bien souvent faire une pause de 2 minutes juste pour gagner son bonus (et reprendre le vélo ensuite, effet nul sur la régulation), un usager qui remonte régulièrement des vélos mais n’en trouve jamais pour redescendre préférerait des vélos plutôt que des milliers de bonus dont il ne sait que faire, et un usager qui relie deux stations V+ situées à deux endroits différents de Paris (du 13e au 20e par exemple) ne sera même pas « récompensé » ! Il est nécessaire d’augmenter la capacité des véhicules de régulation (pourquoi est-elle si faible à Paris, comparativement à d’autres systèmes de VLS ?), et d’empêcher d’abuser du système, en cessant d’attribuer des bonus non dus, et en empêchant les « lève-tôt » de trouver systématiquement des vélos que la plupart n’ont pas remontés, au détriment de ceux qui se lèvent plus tard, ont peut-être remonté un vélo, mais n’en trouveront certainement pas pour redescendre.

        Enfin, sur le dédommagement, mon propos porte sur le fait que celui-ci reste confidentiel. Récemment, le STIF a décidé que les usagers des lignes L et J bénéficieraient d’une réduction sur leur abonnement pour compenser le mauvais service rendu par la SNCF : la SNCF a distribué des tracts dans les gares concernées, a présenté l’information sur son blog de ligne http://malignel.transilien.com/2014/01/09/dedommagement-transilien-sncf/ , bref a tout fait pour que les usagers soient informés. Ici, comme pour beaucoup de choses avec Vélib’, zéro communication.

        Alors au fond, on continue de se demander : Vélib’ est-il un mode de transport pour les parisiens, à l’image du métro ou du tramway, ou bien un outil de communication auprès des touristes ? La réponse n’est pas aussi claire qu’elle devrait l’être malheureusement.

      2. Puisque la modération tarde à valider les commentaires, le même sans lien :

        Ah oui, toujours cet argument du « vélib n’est pas comparable aux autres ». Quelle serait cette « spécificité locale » de Paris qui justifierait un taux de vandalisme plus de 100 fois supérieur à ces autres villes ?

        Le vandalisme connaît, comme tous les ans, un pic en été, la baisse du vandlisme constatée fin 2013 n’est très probablement que saisonnière, comme elle l’a été les années précédentes. Preuve simple : comme déjà dit, le vandalisme sur 1 an reste stable. Et si ces réunions de communication sont si importantes, pourquoi n’ont-elles pas déjà été faites ?

        Non, la tolérance du nombre de vélos n’est pas rigoureusement respectée : il y a eu cet été plusieurs semaines avec moins de 14 000 vélos disponibles, encore pire que l’été dernier où ce chiffre n’était descendu qu’à 16 000 vélos. La chambre régionale des comptes avait mentionné dans son rapport que les pénalités dues pour ce manque de vélo n’étaient pas réclamées, alors qu’elles atteignent plusieurs millions d’euros, et je vois que vous niez encore ce fait. Pourquoi la mairie ne touche-t-elle pas les pénalités qui sont dues pour un service défaillant ?

        Le taux de rotation très important sur les stations vides ou pleines, honnêtement quand je vois le nombre de personnes qui attendent avec ou sans vélo qu’une place ou un vélo se libère, et pour être moi-même confronté à ce cas lorsque je me rends vers Beaugrenelle, je me permets de douter qu’il concerne une part importante de ces stations. Encore une fois, des systèmes de taille comparable (oui, comparable !) tels qu’à Londres, Montréal ou New York font bien mieux. Le comité des usagers avait proposé entre 2010 et 2012 plusieurs pistes pour améliorer la situation, aucune n’a été entendue.

        Le système de « bonus » actuel ne fonctionne pas : un usager ne fera pas un détour pour reposer exprès un vélo dans une station V+, un usager qui rencontre une station V+ sur son trajet ira bien souvent faire une pause de 2 minutes juste pour gagner son bonus (et reprendre le vélo ensuite, effet nul sur la régulation), un usager qui remonte régulièrement des vélos mais n’en trouve jamais pour redescendre préférerait des vélos plutôt que des milliers de bonus dont il ne sait que faire, et un usager qui relie deux stations V+ situées à deux endroits différents de Paris (du 13e au 20e par exemple) ne sera même pas « récompensé » ! Il est nécessaire d’augmenter la capacité des véhicules de régulation (pourquoi est-elle si faible à Paris, comparativement à d’autres systèmes de VLS ?), et d’empêcher d’abuser du système, en cessant d’attribuer des bonus non dus, et en empêchant les « lève-tôt » de trouver systématiquement des vélos que la plupart n’ont pas remontés, au détriment de ceux qui se lèvent plus tard, ont peut-être remonté un vélo, mais n’en trouveront certainement pas pour redescendre.

        Enfin, sur le dédommagement, mon propos porte sur le fait que celui-ci reste confidentiel. Récemment, le STIF a décidé que les usagers des lignes L et J bénéficieraient d’une réduction sur leur abonnement pour compenser le mauvais service rendu par la SNCF : la SNCF a distribué des tracts dans les gares concernées, a présenté l’information sur son blog de ligne, bref a tout fait pour que les usagers soient informés. Ici, comme pour beaucoup de choses avec Vélib’, zéro communication.

        Alors au fond, on continue de se demander : Vélib’ est-il un mode de transport pour les parisiens, à l’image du métro ou du tramway, ou bien un outil de communication auprès des touristes ? La réponse n’est pas aussi claire qu’elle devrait l’être malheureusement.

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