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Convention citoyenne pour le climat : le monde d’après commence dimanche !

Les 150 Français tirés au sort en convention citoyenne pour le climat viennent de rendre leurs travaux. C’est un exercice démocratique pionnier. Parlementaire, je me réjouis de la participation des citoyens à l’élaboration des politiques publiques. Plus que jamais, il est essentiel de faire émerger des solutions « par le bas » – et la crise du Covid-19 conforte cette priorité.

C’est notre responsabilité de responsables publics, Gouvernement comme Parlement, de faire vivre le débat sur cette convention. Réviser la Constitution en y intégrant la protection de la biodiversité, de l’environnement ou la lutte contre le réchauffement climatique, engager un plan massif de rénovation énergétique des logements et pour accroître la sobriété énergétique des bâtiments, limiter l’étalement urbain, transformer notre politique agricole ainsi que l’information des consommateurs, afficher l’empreinte carbone des produits et services, réduire le transport routier, modifier notre rapport au travail et à l’entreprise… Ce rapport propose des innovations, parfois des ruptures.

J’appelle de mes vœux une grande soirée sur le service public de l’audiovisuel, mais également des sessions en direct sur les réseaux sociaux, au cours de laquelle ces mesures devront être présentées et débattues. II me semble indispensable d’avoir des espaces de débat.  On se rappelle les conditions peu sereines, voire hystériques, du débat sur la constitution européenne… La question est de choisir un chemin collectif pour vivre mieux et pour nos enfants et petits-enfants.

Clairement, je ne pense pas que la décroissance soit autre chose qu’une impasse. Au même titre qu’une croissance devenue aveugle et auto-entretenue. Verdir notre activité économique n’est pas seulement souhaitable mais c’est déjà possible. Ce dont nous devons débattre c’est le calendrier, les mesures d’accompagnement des plus fragiles, mais aussi des mesures de reconversion de secteurs de l’économie, dont l’aéronautique, l’automobile et l’agriculture. Il ne s’agit pas de repousser ces transformations, mais du fait du choc économique lié au « Covid-19 », de les mettre en œuvre à court terme !

Appliqués, vraisemblablement en partie car cent cinquante propositions composent un menu roboratif, les résultats de cette convention sont à la fois marqueurs de sens et susceptibles d’assurer une transition efficace vers un monde moins pollué et moins perturbé.

Dans la majorité présidentielle, au sein de la République En Marche et de ses alliés, nous tournons autour du pot pour qualifier notre vision de l’écologie. Écologie positive ? Scientifique ? Rationnelle ? Bienveillante ? Souriante ? Incitative ? Sans jamais parvenir à trouver le mot juste, qui ferait mouche une fois pour toute et qui décrirait parfaitement l’axe que nous portons.

Faisons du judo, et renversons la perspective. Et s’il appartenait plutôt aux partis verts, écologistes, animalistes, etc. de se caractériser ? Si c’était plutôt à eux de dire ce qu’est une écologie sur le front de laquelle est désormais collée une étiquette de gauche ?

Au fond, il est possible de vouloir une écologie qui ne refuse ni la science ni la raison (pour les vaccins, suspicieuse sur l’homéopathie), qui ne se reconnaisse ni dans le communautarisme ni dans le séparatisme (pour la République laïque et contre le gauchisme identitaire), qui défende les entreprises privées et la concurrence (contre une version anticapitaliste bas de gamme). Cette écologie n’a pas besoin d’adjectif, c’est l’écologie braquée vers la gauche qui en aurait besoin. Notre écologie est sans idéologie : ce privatif montre clairement qu’elle se suffit à elle-même.

Si l’écologie est une idéologie de substitution, pour remplacer le communisme et la social-démocratie dans la lutte contre le capitalisme ou le libéralisme, elle n’embarquera pas nos compatriotes, elle restera engoncée dans un segment étroit, elle encourt alors plus de reproches, suscite plus de craintes qu’elle n’encourage les adhésions et soutiens. Notre écologie se doit d’être pluraliste, transversale, partagée, de façon simple : c’est la priorité numéro 1 à l’agenda politique de la planète.

Après tout, Michel Serres voulait ajouter son contrat naturel à la Constitution, or celle-ci englobe tous les citoyens. Le contrat politique fonde toute la Nation, comme le contrat social fonde toute la société, dès lors leur nouveau pendant, le contrat avec la Terre, doit concerner aussi l’ensemble de la communauté nationale. Il serait une réduction sur un territoire donné d’un contrat humain, de toute la population mondiale, de même que dans l’esprit des révolutionnaires de 1789 la déclaration des droits de l’homme et du citoyen était universelle, et, pour des raisons pratiques, d’abord mise en œuvre dans une Nation, comme représentation de la République de tous les hommes que Kant appelait de ses vœux dans Le Projet de paix perpétuelle.

Il est par conséquent envisageable de consulter les Français. Si nous voulons refonder notre avenir commun autour de la question écologique, la souveraineté populaire est légitime pour s’exprimer de façon solennelle. Bien sûr le contexte éruptif pourrait conduire à ce que les citoyens répondent à d’autres questions ce jour-là. Faut-il en avoir peur ? Modifier la Constitution, sur un sujet aussi essentiel, cela mérite qu’on réfléchisse à consulter les Français par référendum ! Sinon, consultons-les autant que possible, en ayant recours aux outils du numérique, par l’intermédiaire d’une plateforme dédiée avec vidéos explicatives, éléments de contexte et questions à choix multiple.

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