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Le gouvernement prend un bon tournant pour le vélo !

VélibMercredi 5 mars, le Ministre des Transports dévoilait le Plan D’actions pour les Mobilités Actives (PAMA), 19 mesures déclinant un plan vélo à l’échelle nationale et établissant le vélo comme un « enjeu majeur de politique publique ».

La question du développement du vélo est d’autant plus capitale alors que nous traversons un pic de pollution depuis plusieurs jours . Il est temps d’inverser la situation et de faire du vélo une véritable arme pour lutter contre la pollution.

Au niveau réglementaire, de nombreuses mesures que nous attendons depuis plusieurs années ont été présentées. Parmi les plus significatives, il y a la possibilité offerte aux collectivités de fixer plus librement les limitations de vitesse en agglomération à 30km/h. Plus qu’une évolution réglementaire, il s’agit surtout d’un changement de paradigme validant l’idée d’espaces publics partagés où le 50km/h n’est plus la règle en milieu urbain. Le double-sens cyclable sera généralisé à l’ensemble des voies limitées à 30km/h (et plus seulement aux zones 30), et le cédez-le-passage cycliste sera étendu à d’autres mouvements tournants.

Le PAMA présente également une mesure de création de stationnement sécurisé – ou vélostation – dans chaque grande gare. L’encadrement de ce dispositif par l’Etat et la mise en place d’une méthodologie permettront je l’espère d’atteindre nos objectifs alors même que l’absence de stationnement sécurisé est clairement identifiée comme un frein à la pratique du vélo. La SNCF devra en tenir compte, y compis à Paris, lorsqu’elle rénove espaces des gares et parvis.

Le stationnement sur trottoir, passage piéton ou aménagement cyclable sera requalifié en stationnement « très gênant » faisant évoluer l’amende de 35 à 135 euros. Cette modification du code de la route permettra de faire respecter les espaces dévolus aux piétons ou aux cyclistes. D’autres mesures réglementaires permettant de sécuriser davantage les déplacements des cyclistes sont prévues et l’ensemble de ces évolutions du code de la route doivent entrer en vigueur à l’automne 2014.

Enfin, l’indemnité kilométrique constitue une autre mesure très attendue dont les effets peuvent être très importants pour la généralisation de la pratique du vélo. Au même titre que les automobilistes, les cyclistes pourront obtenir une compensation financière en choisissant le vélo comme mode de déplacement domicile-travail. Cela aura certainement pour effet d’inciter d’autres salariés à se mettre au vélo. Les effets en terme de santé publique et donc de gain financier pour notre système de santé sont avérés, et s’ajoutent au bénéfice sur la qualité de l’air.

Depuis 2001, nous n’avons jamais cessé d’accompagner le développement du vélo à Paris que ce soit à travers la constitution d’un réseau d’aménagements cyclables de plus de 730km, de Vélib’ depuis 2007, de la création de zones 30 et zones de rencontre, de la généralisation des double-sens cyclable, du cédez-le-passage, la création de 23 000 places de stationnement vélo, etc. Je me réjouis de la mise en œuvre d’un Plan Vélo à l’échelle nationale, preuve que le vélo a acquis une entière légitimité au côté d’autres modes comme le bus, le métro ou  l’automobile.

Il y a aujourd’hui à Paris trois fois plus de déplacements à vélo qu’en 2001. 40% de ces déplacements sont effectués à Vélib’, ce service ayant permis à de nombreux novices de se mettre au vélo et de le pratiquer régulièrement. Le vélo loisirs a laissé de la place à l’émergence du vélo du quotidien, un mode de déplacement à part entière et de notre temps, celui des modes non polluants participant à la préservation d’une ville apaisée et partagée. Et l’encouragement donné à l’apprentissage du vélo pour tous donné par ce plan nous met dans la bonne voie !

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3 Comments

  1. Non, Julien, il n’y a pas trois fois plus de déplacements à vélo qu’en 2001, mais deux fois plus : sur la base 1 en 1997 (début des comptages à Paris), 1,19 en 2001, 2,41 en 2012.

    1. Effectivement à partir de l’indice issu du bilan des déplacements, il n’y a pas trois fois plus de déplacements, mais deux fois plus. Cet indice réalisé à partir de comptages sur un échantillon de six sites (boulevard Sébastopol, boulevard Saint-Germain, rue de Rivoli, boulevard Henri IV, avenue Dausmenil, et Quai de Jemmapes) nous permet de suivre les tendances d’évolution à Paris, comme nous l’avons constaté en 2007 avec l’arrivée de Vélib’. Néanmoins cet indice n’est pas exhaustif et ne prend par exemple pas en compte les nombreux déplacements dans les zones 30.

      L’enquête EGT de 2010, réalisée par le STIF, est plus exhaustive et permet d’obtenir des résultats plus significatifs (18 000 ménages franciliens ont été interrogés). Selon l’enquête EGT, 84 000 déplacements à vélo étaient réalisés par jour à Paris en 2001, contre 255 000 en 2010. Néanmoins cette enquête étant moins fréquente (une tous les dix ans) il est nécessaire de conserver un indice au sein de la Ville permettant de suivre l’évolution des déplacements à vélo.

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