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Le verre à moitié plein …

Au risque de contrarier quelques esprits chagrins, je souhaite parler des choses qui ont fonctionné ces dernières semaines. Les trains qui arrivent à l’heure n’intéressent personne, dit-on. Selon moi, il ne faut pas passer sous silence les insuffisances et les erreurs mais on aurait tort de taire les succès. Le dénigrement systématique étonne même la presse étrangère qui pointe un paradoxe : notre pays est en train de réussir son déconfinement (on dénombre 13 décès des suites du Covid-19 le 7 juin – à comparer avec 607 il y a deux mois) mais la défiance à l’égard des autorités publiques est toujours à un niveau très élevé. Cela étant, je le dis sans provocation, regardons ailleurs – à commencer par les États-Unis, le Brésil ou plus près de nous, la Suède, qui regrette son non-confinement.
À
Or, cette défiance est teintée d’un peu d’injustice, notamment sur le plan économique. Encore une fois, il ne s’agit pas de dire que la gestion de la crise a été un sans-faute – le Président de la République lui même a reconnu des limites, mais de s’attacher aux faits.

Le plan de soutien économique aux entreprises est aussi inédit que puissant. Au 2 juin, en cumulé, plus de 12 millions de salariés (dont 4 millions de Franciliens) ont bénéficié du dispositif d’activité partielle déployé dès le mois de mars pour sauver les compétences et soulager la trésorerie des entreprises. Cela concerne plus d’un million d’entreprises et son coût budgétaire est de 24 milliards d’euros . C’est une mesure de soutien important à des secteurs frappés de plein fouet par les fermetures administratives et/ou par le ralentissement économique : la construction, le commerce, l’hébergement/restauration et les services aux entreprises.

Le fonds de solidarité à destination des TPE/PME est également un dispositif de soutien de 1 500€ défiscalisé et désocialisé. Au 7 juin, le montant de fonds de solidarité versé s’élève à 4 milliards d’euros et concerne plus de 3 millions de demandes. Là encore, les principaux secteurs bénéficiaires sont le commerce, l’hébergement et restauration, ainsi que la construction. À l’échelle de Paris, cette aide représente 300 millions d’euros et concerne 200 000 entreprises. S’agissant du secteur de l’hôtellerie-restauration, le fonds de solidarité sera prolongé jusqu’à la fin de l’année 2020 par l’État.

À cela s’ajoute des exonérations de charges patronales ciblées, les petites entreprises (jusqu’à 250 salariés pour les secteurs du tourisme, hôtellerie, culture, événementiel et jusqu’à 10 salariés pour les entreprises fermées jusqu’au 11 mai) concernées s’élèvent à 500 000.

Toutes les autres entreprises pourront étaler le paiement sur 36 mois des charges sociales reportées depuis le début du confinement le 15 mars. Les reports de charges accordés aux entreprises s’élèvent à près de 20 milliards d’euros.

Près de 500 000 entreprises ont bénéficié du dispositif de prêt garanti par l’État (PGE) auprès de la Banque Publique d’Investissement (BPI) – ce qui représente un montant de 85 milliards d’euros. Ce crédit de trésorerie peut représenter jusqu’à trois mois de chiffres d’affaires. 90% des bénéficiaires sont des très petites entreprises. À Paris, par exemple, plus de 7 milliards d’euros avaient été pré-accordés aux entreprises – soit 30 000 entreprises.

À cela s’ajoute des mesures qui ne font pas de vague mais qui changent des vies, loin des polémiques et des tweets vengeurs. La liste n’est pas exhaustive:

  • le prolongement de la trêve hivernale jusqu’au 10 juillet ;

  • une aide exceptionnelle de solidarité versée aux familles modestes ;

  • le financement par l’État de « vacances apprenantes » pour un million d’élèves pour compenser les mois de confinement ;

  • un soutien inédit au secteur culturel avec la prolongation jusqu’à un an des droits des intermittents du spectacle.

Cette crise du coronavirus donne une certaine actualité à ce mot de Jean COCTEAU  : « Ce qui caractérise notre époque, c’est la crainte d’avoir l’air bête en décernant une louange, et la certitude d’avoir l’air intelligent en décernant un blâme ».
Avec humilité mais détermination, il est indispensable de continuer à aider la France à dépasser cette crise.
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