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NKM veut un Paris à deux vitesses, disons stop !

circuitJ’ai lu sur liberation.fr que Nathalie Kosciusko-Morizet considère que Paris n’a pas à être, je cite, « un vaste circuit automobile »… Elle a oublié que ce sont ses amis de la droite parisienne qui n’ont eu de cesse de défendre le monopole de la voiture à Paris et ses conséquences, pollution, bruit, accidents. Faut-il rappeler que la droite a voté contre le tramway, vélib’, les pistes cyclables (un maire d’arrondissements allant même jusqu’à faire physiquement opposition aux travaux), la reconquête des voies sur berges, le réaménagement de la place de la République ?… On imagine la candidate UMP se promenant sur les quais de Seine piétonnisés ou sur la nouvelle place de la République, et se dire que finalement, redonner plus de place aux piétons, aux cyclistes et aux transports en commun là où il y avait une autoroute, et un immense giratoire, ce n’était pas si bête…

Mais le problème, c’est que la promenade de la députée de Longjumeau, en visite, s’est arrêtée dans le centre de Paris. Eh oui, pas de circuit automobile dans le centre, mais au-delà que fait-on ? La candidate prône une « gestion différenciée » de la voiture selon les quartiers. Comprendre : si vous habitez dans le centre de Paris, que vous venez y faire du shopping, que vous y travaillez, vous avez droit à un environnement apaisé ; en revanche, si vous avez le malheur d’habiter dans un arrondissement à deux chiffres, vous êtes condamné au circuit automobile, à la pollution et au bruit… Ouf : on se rassure et on se dit que la candidate est bien l’héritière des années Chirac / Tibéri. Cette époque où Paris était divisé entre un centre privilégié et prestigieux, objet de toutes les attentions, et une « périphérie » reléguée.

Je pense au contraire que les Batignolles, la rue Daguerre, les alentours des Buttes-Chaumont, la Goutte d’or, Saint-Blaise ou le quartier d’Aligre méritent tout autant des aménagements de qualité pour apaiser la circulation (zones 30 km/h, zones 20 km/h, doubles sens cyclables…) que le Marais ou le quartier latin. Depuis 2001, nous n’avons cessé d’investir dans les arrondissements longtemps délaissés par la droite afin de rééquilibrer la capitale. Il n’y a pas un Paris piétonnier et un Paris de l’automobile. Il y a une ville qui a retrouvé son unité, et des Parisiens, qui partout se déplacent de plus en plus à pied, à vélo, à Vélib’, en Autolib’, en transports en commun et qui aspirent tous à un cadre de vie amélioré, sécurisé, avec moins de bruit et moins de pollution. C’est ainsi que les quartiers populaires ont bénéficié du tramway, dont ils avaient besoin, et qui les a embellis. C’est aussi un objectif que nous atteindrons en réduisant la part des véhicules diesel. La Ville de Paris n’achète plus de diesel. Je défends au STIF un programme d’achat de bus non diesel, hybrides et électriques.

Paris n’a pas à être divisé entre un Paris privilégié et un Paris méprisé, Paris a besoin d’être rassemblé, soudé, cohérent comme la gauche est rassemblée autour d’Anne Hidalgo avec un vote clair des militantEs communistes ce week-end. Oui au Paris uni et solidaire, non au Paris dépassé et égoïste de la candidate conservatrice !

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2 Comments

  1. d’ailleurs là où nkm souhaite se présenter, dans le XIVème (arrondissement à 2 chiffres tout de même), il y a beaucoup à faire pour apaiser la circulation (av général leclerc!), cela dit faut pas se leurrer, elle s’y présente mais ne le représentera jamais, et c’est sûr que c’est pas en se parachutant qu’on comprend les enjeux des quartiers.. (du coup moi je ne comprends pas trop ses histoires avec marie claire carrère gée, ça aurait été plus cohérent de la part de nkm de s’intégrer à la liste existante que de feindre un renouveau qui sent déjà le pourri)..
    Cela dit concernant votre article : « la ville de paris n’achète plus de diesel », c’est quand même bien la gauche qui a décidé de se mettre au diesel alors que les faits reprochés au diesel ne sont pas nouveaux et que d’autres solutions existent depuis des années! (et puis supprimer les voitures c’est bien joli mais je ne suis pas convaincue par la façon dont la mairie s’y est prise, les parisiens sont déjà des gens assez frustrés, supprimer les places de voiture pour y mettre des vélib c’est bien gentil mais c’est pas la solution à tous les problèmes non plus, ça en créé d’autres, mieux vaut améliorer les axes, proposer des alternatives sans les forcer, améliorer les transports en commun qui sont déjà pour certains saturés, sales, vieux!)

    1. Le diesel est une vieille histoire, certes, mais entre 2002 et 2012, la part du diesel dans le parc français a progressé de plus de 10 points à cause du système de bonus malus inventé par NKM et consorts justement… En Ile de France, le parc diesel est passé de 49% à 62% du total… Les transports en commun ont été considérablement renforcés avec le tramway (pour le 14e notamment !), les noctiliens, les prolongements de lignes de métro, les nouvelles rames, les couloirs de bus… Depuis 2006, cad quand la région a pris la majorité du STIF, ça s’améliore et il faut encore faire plus mais les annonces du Gvt vont dans le bon sens avec 7 milliards pour les transports du quotidien en plus des 32 milliards pour le Grand Paris. Quant à Velib, c’est un immense succès : 35 millions de déplacements cette année. On assume !

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