Transportés

Partageons la rue !

zone30L’espace public est notre bien commun. Ce n’est ni la loi de la jungle ni la loi du plus fort qui doivent y régner, mais bien la loi commune, le vivre-ensemble, la cohabitation apaisée des usages. Nous devons mieux le partager afin de mieux le faire vivre.

La sécurité routière s’est fortement améliorée à Paris depuis 2001, mais il reste trop d’accidents. Il nous faut aller plus loin pour protéger les usagers les plus vulnérables : piétons, deux roues et en particulier les enfants, les personnes âgées, les personnes handicapées…

Nous devons poursuivre nos efforts pour lutter contre toutes les pollutions : pollution de l’air bien sûr mais également pollution sonore pour améliorer le cadre de vie des Parisiens.

Depuis 2001, la politique des déplacements menée par Bertrand Delanoë a porté ses fruits puisque le trafic automobile a été réduit de 25% et que les transports en commun, la marche et le vélo sont de loin les modes de déplacement préférés des Parisiens. 6 déplacements sur 10 se font à pied, le vélo a trouvé sa place dans les rues de Paris comme mode à part entière y compris pour les trajets quotidiens (domicile/travail) notamment grâce à Vélib’ (environ 3 fois plus de déplacements en vélo depuis 2001). Le nombre de deux roues motorisés a également augmenté, ce qui pose des difficultés de cohabitation entre les usagers.

Les modes de déplacements se sont diversifiés, c’est pourquoi il faut faire évoluer le partage de l’espace public à travers de nouveaux aménagements (Place de la République, voies sur berges, rue de Rennes…) mais également en faisant évoluer les règles de circulation. L’espace public reste dévolu en majorité aux déplacements automobiles alors même que 60% des Parisiens ne possèdent plus de véhicules.

Quelles sont les mesures annoncées ?

  1. Tout d’abord, la Ville de Paris limitera la vitesse à 30km/h aux abords de tous les établissements scolaires, des maternelles aux lycées (seuls 30% étaient déjà à 30 km/h)

Cette mesure est complétée par l’expérimentation devant 40 écoles d’un système de gestion dynamique des feux tricolores consistant à augmenter les temps de traversées piétonnes aux horaires de début et fin des classes. Au passage, cela démontre que le la gestion dynamique des feux existe déjà à Paris, et que seule Madame Koscikuo-Morizet ne semble pas être au courant.

Dans le même esprit, nous limiterons également à 30 km/h la vitesse de certains axes à forte densité d’usage. Il s’agit d’axes à forte densité d’usages mais qui ne sont pas des axes de transit, des rues commerçantes et où les usagers se partagent la chaussée (Cyclistes, Bus RATP, véhicules motorisés). Parmi ces voies, on trouve par exemple celles bordant le parc des Buttes Chaumont, mais aussi l’avenue de Clichy pour accompagner le réaménagement en cours dont les travaux seront achevés fin août.

  1. Ensuite, nous créons 5 nouvelles zones 30 (Adolphe Max proche place de Clichy – 9ème, Lacuée proche Bastille – 12ème, Goutte d’Or et Pajol – 18ème, Saint-Blaise – 20ème) et étendons 25 zones existantes soit 30 nouveaux quartiers à 30 km/h. Il y en avait 70, cela fait presque 50% de plus. Les quartiers concernés sont les abords du jardin du Luxembourg – 6ème, le quartier du Sentier – 2ème, Verdun et Lancry autour du canal Saint-Martin – 10ème, Tombe Issoire autour de Denfert Rochereau – 14ème, Belleville – 20ème…  100 quartiers seront en zone 30 d’ici cet été à Paris.
  2.  Nous créons également 23 zones de rencontre : ces zones où la vitesse est limitée à 20km/h, donnent la priorité aux piétons sur l’ensemble de la zone (chaussée comprise), et les cyclistes bénéficient du double-sens cyclable. Ces zones permettent de faire cohabiter différents usagers afin que chacun puisse profiter d’espaces publics sécurisés et agréables.

Il existe actuellement une quinzaine de zones de rencontre à Paris. Parmi les nouvelles zones créées : le quartier du Marais, Saint-André des Arts, rue du Faubourg St-Denis, la Butte aux Cailles, rue du Commerce, Abbesses.

Ces zones participent à la vie locale du quartier par une présence d’équipements publics ou de commerçants ; les déplacements piétons y sont nombreux et parfois sur des trottoirs très étroits obligeants certains à utiliser la chaussée. Les zones de rencontre peuvent également être le support d’initiatives locales où les habitants et associations s’approprient ces espaces apaisés.

  1. Enfin, le déploiement du cédez le passage cycliste au feu dans toutes les zones 30 sera généralisé.

Depuis novembre 2010, le Code de la Route permet aux collectivités locales d’autoriser le franchissement au feu rouge par les cyclistes. Véritable avancée pour garantir davantage de sécurité aux cyclistes, la Ville de Paris a expérimenté (dès avril 2012) ce dispositif dans les carrefours du 10ème arrondissement: cette expérimentation, suivie d’une évaluation menée avec les services de la PP et de l’Etat (CERTU), a permis de démontrer l’utilité de cette mesure et l’absence de comportements dangereux.

C’est pourquoi nous avons décidé de déployer cette mesure dans les carrefours des zones 30. Un panonceau situé en dessous du feu tricolore, signale l’autorisation aux cyclistes.

Cette autorisation de passer au feu rouge doit impérativement se faire en cédant le passage aux piétons, et aux véhicules arrivant de gauche. Au feu rouge, les cyclistes passent en cédant le passage.

Cette mesure apporte davantage de sécurité et de confiance aux cyclistes tout en les responsabilisant face aux autres usagers, notamment les piétons, qui restent prioritaires dans les traversées.

Quels en sont les éléments remarquables, au-delà des inévitables polémiques ?

Ce programme est innovant car il s’accompagne d’une expérimentation de nouveaux marquages aux sols destinée à faire évoluer les comportements et mieux signifier aux différents usagers les nouvelles règles de circulation. Cette expérimentation a été préparée avec la Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routière (Ministère de l’Intérieur) en concertation avec d’autres villes françaises afin de repenser la signalétique de la voirie face à une augmentation constante depuis plusieurs années de la part des mobilités douces au niveau parisien, et plus largement au niveau national.

Ce programme est pédagogique puisque les riverains seront informés et accompagnés afin de se familiariser avec ces marquages innovants. Ils seront également invités à s’exprimer. Une évaluation sera mise en place : avant la mise en place des marquages, immédiatement après la mise en place, trois mois après la mise en place. Nous évaluerons sur le terrain (conseils de quartier, associations de commerçants, établissements présents dans les rues concernées…) l’impact et le ressenti de ces nouveaux marquages.

Ce programme est pragmatique parce qu’il tient compte de la réalité des usages, des types de quartiers (commerçant / résidentiel), des caractéristiques de la voirie, des besoins exprimés par les mairies d’arrondissement.

En somme, il œuvre pour un espace public participatif, où l’utilisation pour les déplacements s’envisage en lien avec d’autres usages, artistiques (spectacle vivants comme arts plastiques), événementiels, écologiques (jardinières, pieds d’arbres, pelouses), innovants (services liés au numérique), et d’autres encore. Parking Day, porté par l’association Dédale, nous donne des pistes, l’appel à projets lancé par la Ville aussi : ouvrons-nous à l’espace public partagé et imaginatif.

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One Comment

  1. Bonjour,

    Ces mesures me semblent aller dans le bon sens.

    Afin d’apaiser la cohabitation voitures / transports / piétons (entre autres), il serait aussi nécessaire d’être plus ferme quant au respect du code de la route.
    Les feux rouges grillés tout à fait volontairement sont devenus une pratique courante, observée quotidiennement.
    Les carrefours bloqués (tout le monde essayant d’aller le plus loin possible) par des enchevêtrements de voiture sont aussi courants.
    Il serait donc nécessaire de sévire davantage par rapport à ces pratiques (les radars aux feux rouges pouvant être une des solutions). Les piétons se doivent en attendant être particulièrement vigilants à la traversée.
    Je ne sais pas cependant s’il s’agit de la mairie qui s’occupe de ce genre de préoccupations ou d’une autre institution publique (préfecture de police, …).

    Je serais prêt à faire du service civique afin de verbaliser ces dangers !

    Enfin, il serait peut-être nécessaire de mettre en place davantage de « déposes minute » / place de livraison, car à l’heure actuelle, les voies réservées au bus sont bien souvent des places de parking temporaires. Le réseau de bus reste donc difficilement crédible à Paris, du fait de son imprévisibilité et de sa relative lenteur.
    De telles places auraient peut-être pu être envisagées lors de la mise en double circulation des Grands Boulevards.

    Je suis ainsi partisant d’une politique du « donnant donnant » : mettre plus de places de livraison / dépose minute, mais être en contrepartie plus sévère sur les infractions.

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