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PMA pour toutes, une avancée démocratique

Il est des votes qui sont plus importants que d’autres dans un mandat.
L’adoption en séance publique de l’article qui ouvre la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes par le Sénat est de ceux-là. 160 voix pour, 115 contre et 45 abstentions.

Ce vote favorable est intervenu après le rejet, dès mardi soir, des amendements de suppression de l’article. Je tiens à rendre hommage aux sénateurs de la droite et du centre, qui écoutant leur conscience, ont voté cet article. Ce projet de loi « bioéthique » est suffisamment grave pour ne pas en faire une lecture politicienne et partisane. Au même titre que le mariage pour tous, ce texte ne suit pas les lignes traditionnelles au sein des familles politiques, y compris la République en marche. Et, je tiens à saluer en particulier l’engagement du Président de la commission spéciale, Alain MILON.

Je souligne la qualité des débats parlementaires, y compris de la part des opposants au texte en général, et à cet article en particulier. Comme le disait Benjamin Constant, même lorsqu’on est en désaccord avec une idée, il ne faut jamais lui faire les honneurs de l’intolérance.

Le projet de loi bioéthique a néanmoins été très profondément amendé, et disons-le, déséquilibré après son examen au Sénat. Cet état de fait politique va même jusqu’à diviser la majorité sénatoriale. Le texte a finalement été adopté en séance publique le 4 février – d’une courte majorité (153 pour, 143 contre). Je suis fier au demeurant d’avoir pu voter une belle avancée pour les droits fondamentaux.

Évidemment, on n’amende une loi qui traite du vivant qu’avec « une main tremblante ». Mais, la sagesse s’arrête là où commence un conservatisme forcené qui a conduit la majorité sénatoriale a rejeter des avancées du texte : l’auto conservation des ovocytes, le double don de gamètes ou encore la levée systématique de l’anonymat des donneurs pour les enfants nés de PMA avec dons de gamètes.

Je regrette également les commentaires malheureux de certains intellectuels, en quête de publicité, qui ont qualifié ce texte de « transhumaniste » par goût de la polémique. Les milliers de parents qui ont recours à la PMA chaque année méritent non seulement des droits – c’est le texte, mais également de la bienveillance – c’est le contexte.

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