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Transitions écologique et numérique : convergeons !

Si le numérique était un pays, il occuperait la 5ème place des émetteurs mondiaux de CO². En effet, le numérique représente 3,8% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, contre 0,9% pour la France.

Ces émissions concernent majoritairement les équipements (notamment du fait de la pollution induite par leurs fabrications) – à hauteur de 63%, puis des réseaux informatiques (22%), et enfin des centres de données (15%). C’est contre-intuitif : nous sommes nombreux à imputer à ces derniers la part prépondérante dans la pollution de façon instinctive (le corps de ces machines plongées dans l’eau répondant à nos images de science-fiction alors que les chaînes de montage sont moins visibles).

L’empreinte environnementale du numérique et les pistes d’action vers une sobriété numérique sont à l’agenda politique. C’est pourquoi le Sénat a lancé une mission d’information sur ce sujet à l’initiative de mes collègues Hervé MAUREY et Patrick CHAIZE et qui vient de publier son rapport.

J’en partage l’essentiel des constats et des conclusions.

Aucun secteur d’activité ne doit être a priori sanctuarisé ou exclu de la transition écologique et énergétique. Le numérique est un formidable outil – et l’expérience récente du confinement a montré quelle pouvait être sa place dans nos vies – mais il comporte un coût environnemental. Il est à la fois une solution pour limiter drastiquement les déplacements en particulier en Île de France (6 milliards de trajets domicile – travail par an !) et un problème dans sa consommation énergétique. Nous avons tous cet ordinateur de poche qui nous permet d’interagir à tout moment : il nous aide à construire une ville verte (ne serait-ce que par les incitations : compter ses pas ou sa consommation d’eau, éviter le gaspillage alimentaire, connaître la composition de nos aliments…), mais il peut venir gâcher dans le même mouvement les efforts accomplis.

Le numérique va poursuivre son accélération ces prochaines années. Sans action résolue, l’impact des émissions carbone du numérique en France pourrait grimper de 60% à l’horizon 2040. Le coût collectif des émissions liées au numériques passerait ainsi de 1 milliard d’euros en 2019 à 12 milliards en 2040.

D’ici là, que faire pour réduire l’empreinte carbone de nos smartphones (entre autres !) ? Engager un effort de formation, et cela le plus tôt possible, pour sensibiliser nos enfants aux enjeux écologiques du numérique. Télécharger une vidéo n’a pas le même impact environnemental que de la visionner en streaming ! L’écologie, cela commence par l’usage raisonné des écrans.

Le rapport nous invite également à limiter le renouvellement des terminaux et à lutter contre l’obsolescence programmée des équipements ET des logiciels. Cela pourra s’accompagner d’incitations fiscales en faveur du réemploi et de la réparation des terminaux au moment du PLF pour 2021. L’économie circulaire doit trouver à s’appliquer dans les équipements numériques de manière croissante ces prochaines années.

Nous devons accompagner la numérisation, mais pas occulter ses risques et ses défis. C’est pourquoi il faut être vigilant et exigeant sur l’impact écologique du déploiement annoncé de la 5G. Plus que jamais, il est urgent de réconcilier la Terre et la Tech !

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One Comment

  1. L’écologie au cœur de la campagne sur des technologies bien précises
    Les jeunes également qu’il nous faut soutenir !
    Quand à crise actuelle menaçant l’Europe, il faudrait connaître le niveau réel d’inquiétude et d’actions à mener

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