Cette élection européenne a sans doute été la plus palpitante depuis au moins 20 ans. D’abord, parce que le taux de participation y est le plus élevé, signe positif d’une mobilisation de l’électorat, même s’il subsiste des écarts importants entre territoires.
La liste Renaissance obtient 23 sièges au Parlement Européen – soit exactement le même nombre que le Rassemblement national. Contrairement à celui-ci, Renaissance est une jeune formation politique et non pas une franchise familiale bien installée au Parlement européen depuis 1984.
L’urgence écologique est, et c’est heureux, la grande gagnante de cette soirée. A la fois du fait de la poussée notable de la liste EELV, mais également de Renaissance qui a développé un pan entier de son programme sur la transition écologique, et qui rassemble des défenseurs incontestables de l’environnement comme Pascal Canfin et Pascal Durand (entre autres!).
Le deuxième évènement de la soirée c’est également l’effondrement des Républicains qui ont joué la carte d’un conservatisme ultra qui a dérouté bon nombre d’électeurs. Je n’ai jamais cru que sortir les vieux totems – lutte contre l’IVG et allergie au mariage pour tous – soient une stratégie politique viable. A trop vouloir talonner le RN, il finit par vous écraser les pieds !
Républicains, comme d’ailleurs, Insoumis, n’ont visiblement pas su capitaliser sur leurs avancées des dernières élections présidentielles. Les Français ont moins besoin de radicalité, que de solutions concrètes.
Il s’agit donc de faire de ce rendez-vous électoral – un jalon pour les élections municipales. Car, je considère que ces élections européennes sont des élections de proximité, contrairement aux caricatures faciles. La République en marche n’a pas attendu le 26 mai à 20 heures pour initier la transition énergétique et faire en sorte que l’affaire du siècle soit prise au sérieux. Les résultats d’hier soir sont une invitation, autant qu’une ardente obligation, de bâtir des solutions municipales soutenables. La voie d’une écologie partagée et populaire existe dans les métropoles. Explorons-la à Paris !
