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Frédérique, Mila … Du courage en politique

La violence rôde. La République tremble. Les pressions incessantes et les déferlements haineux ravagent les réseaux sociaux, jusqu’à l’hystérie. Certains censeurs souhaitent empêcher le débat démocratique et s’en prennent aux élus, comme à celles et ceux qui ont l’impudence de vouloir rester libres.
J’ai une immense admiration pour mon amie Frédérique Calandra, maire du 20ème arrondissement. Son franc-parler et la solidité de ses convictions sont des exemples pour notre République. J’ai été profondément choqué de voir sa cérémonie de vœux perturbée par des militants au mépris des habitants de cet arrondissement, de mon arrondissement. Frédérique, comme toujours, ne s’est pas démontée face à ces perturbateurs, a attendu, leur a répondu et a ensuite commencé avec dignité son discours. J’étais à ses côtés : ils voulaient nous faire plier, nous faire céder, nous faire taire. La République n’a pas vacillé, nous avons tenu bon.
C’est évidemment inadmissible et je condamne ces intimidations.Tout comme je condamne la passivité complice de la gauche dite républicaine, restée bien silencieuse ce soir-là, quand la Marseillaise était sifflée.
Ce qui l’est encore davantage, ce sont les encouragements des élus LFI, non pas à la maire et ses élus invectivés, mais aux semeurs de chaos. Cette formation politique, jour après jour, continue à s’égarer. Gambetta n’est plus pour elle qu’une station de métro, et pas un grand nom de la République, car ni son mode d’action, ni son ambition n’est républicaine.
L’hémorragie électorale vers le Rassemblement national entraîne cette formation politique à remiser l’honneur de la gauche aux oubliettes. Tartuffe s’accommode bien d’une écharpe rouge.
De la même manière, #JeSuisMila. Là encore, ce hashtag est plus qu’un hashtag. Il illustre le déferlement de haine qui peut s’abattre sur une jeune fille sur les réseaux sociaux. Menacer de mort une lycéenne en 2020 parce qu’elle a critiqué l’islam et lui rendre la vie invivable, oui, cela me choque.
De Molière à Charlie, en passant par Voltaire et le canard enchaîné, la critique de la religion, le droit au blasphème, font partie de notre ADN politique, et je dirais même de l’essence de la civilisation française. C’est notre esprit, notre culture. Or le pire nous arrive : l’humour est interdit, le second degré incompris, la dérision blessante. Nous vivons à l’ombre, au pied de la lettre. Le Ministre de l’Intérieur l’a redit avec force au Sénat cette semaine « il n’existera jamais sous l’autorité de ce gouvernement de délit de blasphème ».
N’en déplaise aux censeurs, la liberté d’expression restera. Une liberté sans « mais ». La République de la reculade, ce n’est pas la République. Certains principes ne sont pas négociables. La solidité des convictions n’est pas une question de sondages ou de scrutins. Nous ne lâcherons rien !