Transportés

Les autobus parisiens relancent les exercices de styles…

dieselstifLe STIF a décidé, au mois de février, de l’achat de 306 bus, dont 17 hybrides, ce que peu de commentateurs soulignent, et, pour  le reste, des bus diesel aux normes Euro 5 et 6, ce qui a déclenché un début de polémique.

La droite, y compris la droite parisienne, a voté pour lors du conseil du STIF, ce qu’elle feint d’oublier. Le groupe EELV s’est abstenu, mais Pierre Serne, vice-président (EELV) n’a pas pris part au vote. Personne n’a voté contre. Au-delà de l’habileté rhétorique des uns et des autres, il est utile de rappeler ces simples éléments factuels.

La commande visait à acheter des autobus aux normes Euros 5 en 2013 puis des Euros 6 en 2014 (qui offrent des réductions des émissions de 94% par rapport à l’euro 2), justement pour remplacer des bus Euro 2, qui sont les bus les plus polluants en circulation, et cela compte tenu de l’état de la filière et de sa capacité de production. Souhaitons que ces coups de semonces fassent enfin bouger les choses ! Le STIF et la RATP doivent faire levier pour faire émerger une filière de bus hybrides et électriques, en quantité et qualité suffisantes, satisfaisants en prix, afin de remplacer dans un horizon proche les bus actuels par des bus propres. Les constructeurs ne peuvent se défausser perpétuellement sur le thème du « ça n’existe pas ».

Si nous n’avions pas passé cette commande, nous serions restés deux ans de plus avec les pires bus sur le marché : était-ce raisonnable ? Nous sommes responsables : face à des besoins précis et urgents, nous y répondons et nous préparons l’avenir. Oui, il faut entièrement renouveler le parc et remplacer les bus au diesel… Et bientôt le type au chapeau mou de Raymond Queneau montera forcément dans un bus non polluant.

Ensuite, je souligne que le premier à avoir fait une annonce très claire sur la dédieselisation du matériel roulant bus est le Maire de Paris, dans sa communication sur la pollution au Conseil de Paris de novembre 2012, et personne d’autres. Les voeux au Conseil de Paris ou au STIF sont intervenus après, en décembre puis février. Dans cette période, la vraie première fois où a été posée la question du remplacement définitif des bus au diesel, de façon ferme, c’est en novembre au Conseil de Paris, sous l’impulsion courageuse de Bertrand Delanoë.

Enfin, je demande l’affectation exclusive des 100M€ de recettes supplémentaires qui vont être intégrés au budget du STIF de 2013 à l’achat de bus 100% propres. C’est une proposition précise et directe, loin des injonctions compulsives lancées par ceux-là même qui ont diésélisé le parc automobile français.

Nul ne peut s’exonérer des efforts en matière de pollution. Ni les grands opérateurs publics ni les entreprises privées ni les collectivités locales ni les particuliers, à condition d’y être aidés et encouragés par l’Etat. Tout le monde est concerné, à un titre ou un autre. C’est en coordonnant nos actions que nous sortirons, ensemble, la France du diesel.

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2 Comments

  1. Bonjour,
    C’est vrai que ces nouveaux bus « full diesel » seront les plus récents mais n’oublions pas que dans 18 ans ils seront toujours là et seront alors les plus polluants et les plus bruyants.
    Cependant tout mon soutien pour la cause.
    Amitiés durables

    1. Je partage votre avis. Dans le court terme, la décision permettait de retirer les pires bus qui soient en circulation (euro 2…) ! En responsabilité, c’est mieux que de les laisser sur la route. A moyen terme, nous préparons la sortie progressive du diesel, qui nécessite des avancées sur les motorisations hybrides et électriques pour les autobus.

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