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Mon mois de mai

Je n’ai pas eu le temps d’écrire au mois de mai. C’est paradoxal du fait des fameux « ponts » mais aussi de l’intensité de l’actualité politique.

Si comme Charles Aznavour « j’aime Paris au mois de mai », notre capitale a été une nouvelle fois le théâtre de drames.

Je pense évidemment à l’attaque terroriste dans le 2ème arrondissement qui vient encore alourdir la liste des victimes du fondamentalisme islamique. J’ai eu l’occasion de m’exprimer sur ce sujet – à la fois pour dire tout mon soutien aux familles, mon respect aux forces de l’ordre, aux services d’urgence et aux équipes de renseignement – mais aussi refuser le simplisme des solutions à l’emporte-pièce qui ne règle rien (par exemple – l’expulsion des fichés S). Le totalitarisme islamiste s’attaque à des vies, mais plus encore, et Paris en a déjà payé le prix, à un mode de vie.

Dans un registre différent, mais qui a heurté ma conscience républicaine, ce sont les dérapages incontrôlés à Austerlitz lors de la pacifique manifestation du 1er mai. La violence, aveugle et sauvage, s’invite dans nos villes. En dégradant des commerces, des vitrines, des quartiers, c’est plus qu’un fait divers, c’est un acte politique. C’est notre République qui est abimée par des factions minoritaires qui l’ont toujours traitée en étrangère.

Au Parlement, loin des caricatures faciles, on travaille. Ce sont en effet de nombreux textes qui ont été, soit présentés, soit examinés en commission ou en séance publique. On pense que la Commission des Finances n’est active qu’à l’automne au moment de l’examen du budget. Que nenni ! Les parlementaires passent un temps certain à examiner l’exécution du budget – c’est pourquoi avec le Président de la Commission des Finances du Sénat, Vincent EBLE – je conduis en ce moment une mission d’enquête sur le fonctionnement des directions régionales aux affaires culturelles (DRAC), à la suite de la nouvelle carte des régions. Dans ce cadre, j’ai par exemple fait un déplacement très instructif à la DRAC Occitanie à Montpellier pour bien comprendre les enjeux humains, financiers et bien sûr culturels de cette réorganisation.

Toujours en lien avec ma fonction de « rapporteur du budget de la Culture », j’ai rencontré le cabinet de la Ministre de la Culture pour évoquer la mise en place du « Pass Culture » – d’abord dans certains territoires pour une expérimentation – puis sa généralisation en 2019. C’est un outil précieux de démocratisation culturelle. Je le constate dans le 20ème arrondissement, malgré l’offre culturelle abondante à Paris, il reste des barrières à l’entrée pour les jeunes. A cette barrière sociale répond une barrière géographique, le Grand Paris de la culture est un chantier devant nous. Il y a une vie culturelle intense, innovante et inspirante en petite et grande couronne – mais les Parisiens (et, moi aussi) sont encore trop peu nombreux à aller découvrir ces nouveaux lieux de la vie culturelle. Ce « Pass culture » est à mon sens un levier pour faire disparaître ces barrières.

Cette émancipation des jeunes passe aussi par Parcoursup. J’ai interrogé Frédérique VIDAL, Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, lors des questions au Gouvernement, sur la mise en place de ce dispositif. Tout ce qui est nouveau intrigue et inquiète. Mais cette plateforme a montré son efficacité puisque c’est près de 70% des étudiants qui ont obtenu au moins une réponse au 1er juin. C’est donc avec consternation que j’ai vu certains élus de la République s’associer aux blocages des centres d’examen et se lancer dans une surenchère de « fake news » sur une plateforme dont l’ambition est salutaire : permettre la réussite du plus grand nombre !

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