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Phénix : mettons l’économie circulaire dans la boucle !

Mon intérêt pour l’économie circulaire est grandissant, mais il ne date pas d’hier : adjoint aux finances de 2014 a 2017 à Paris, j’avais participé à la mise en place d’un schéma de l’achat responsable. La valorisation des déchets et la réduction drastique des gaspillages, a fortiori dans une grande métropole comme Paris, sont des défis écologiques, économiques et, surtout, politiques les plus importants du moment. L’action de la Ville de Paris en la matière est inspirante (saluons le travail d’Antoinette Gühl) et trouve un écho national dans la feuille de route pour l’économie circulaire (FREC) portée haut par la Ministre Brune POIRSON.
Le chemin pour une prise en compte des enjeux des déchets en ville par le plus grand nombre est encore long. Trier ne suffit pas. L’économie du déchet parisien, du point de vue du citoyen, n’a que très peu, trop peu, évolué depuis la géniale invention du préfet Poubelle. Pour être piquant, je dirais que pour beaucoup, on dépense plus qu’on ne pense les déchets urbains. Cette inconséquence collective a, c’est heureux, fait le lit de l’innovation de jeunes entreprises : Phénix en fait partie.
Phénix, soutenu par la Ville de Paris, BpiFrance et l’État à travers son programme « French Impact », montre qu’il est possible de créer de la valeur et de la solidarité. En mettant en relation, via une plateforme très agile, les données des invendus alimentaires d’enseignes de la grande et moyenne distribution et les besoins d’associations caritatives, Phénix réussit à mon sens ce magnifique doublé.
Accueilli par Jean MOREAU, cofondateur de Phénix, et par ses équipes impliquées, j’ai été impressionné par la précision des données analysées par les algorithmes – les invendus sont « tracés » au magasin près, au rayon près – mais aussi par les apports de la géolocalisation pour optimiser au mieux la distribution de ces invendus. Cette nouvelle donne technologique est là pour rester, et remet en question les contours et les modalités de l’action publique, notamment municipale.
Cela suppose une nouvelle culture dans nos services administratifs – ce qui est évidemment plus facile à écrire – et notre personnel politique : le service public de demain sera connecté, évolutif et sans doute plus en phase avec la ville vécue des Parisiens et de leurs besoins au quotidien. Surtout il s’appuiera sur la créativité des innovateurs en les intégrant directement dans l’administration afin qu’ils coconstruisent avec nous les services en phase avec la révolution des usages.