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Quand les autruches se noient dans un verre d’eau …

Je suis très surpris par certaines réactions politiques suite à l’interview du Président de la République à Valeurs Actuelles. Pour moi, le Président est le président de tous les Français, y compris les plus assidus opposants et réfractaires à ses choix politiques, à droite comme à gauche.

Certains voient dans cet exercice inédit une faute politique, j’y vois pour ma part une marque de courage. Je me refuse de céder à la rengaine qui consiste à dire qu’accorder une interview, c’est cautionner la ligne éditoriale d’un magazine. Evidemment, non.

La réelle faute politique a été de laisser le monopole du discours sur l’échec de l’intégration à l’extrême droite pendant des années.

Les défenseurs de la République doivent avoir le courage de nommer les impasses afin d’y apporter des réponses. C’est pourquoi les annonces faites ce jeudi par le Premier Ministre pour le Département de Seine-Saint-Denis sont fondamentales. Le déni est un poison politique. Dans le même ordre d’idées, il est bienvenu d’un point de vue démocratique que d’avoir un débat parlementaire, comme cela a été le cas il y a peu, sur notre politique d’immigration et d’asile. Je considère qu’il ne s’agit pas de sujets tabous et que par conséquent, ce doit être à l’ordre du jour. Ni non plus des totems d’ailleurs.

Si les lignes se brouillent, c’est évidemment à droite. De manière plus ou moins assumée – certaines images ou certains votes ne trompent pas – des élus LR se rapprochent lentement mais sûrement du parti de Marine Le Pen, en vue d’une « union des droites ». Certains accusent La République En Marche de tous les maux imaginables comme pour s’exonérer de leur droit d’inventaire, aussi bien à droite – et de manière peut-être encore moins audible – que dans la gauche dite « de gouvernement » en voie d’extinction, tant cette culture s’affaiblit. Notre devoir d’élus est de combattre pied à pied le communautarisme, dans ses différentes expressions, et en même temps, lutter contre les discours racistes, antisémites, homophobes, sexistes, qui hystérisent le débat et humilient nos concitoyens.

Le Premier ministre l’a rappelé mardi à l’Assemblée nationale « il n’y a qu’une communauté, c’est la communauté nationale ». C’est celle des citoyens, selon le beau titre d’un remarquable ouvrage de Dominique Schnapper. À nous tous, de savoir la faire vivre, et parfois revivre, au quotidien. Les élections municipales seront une épreuve de vérité pour tous ceux qui défendent la République face aux extrêmes.

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