Transportés
Quelle organisation pour les mobilités dans la zone dense ?
La ministre de la Décentralisation, Marylise Lebranchu, s’est exprimée à Pantin pour demander la création d’une autorité organisatrice du logement qui aura la lourde tâche de traiter cette question dans la métropole francilienne. Dans son allocution, elle a indiqué qu’une réflexion similaire devait être engagée parallèlement pour mettre sur pied une autorité organisatrice plus forte sur les transports. Le débat est donc ouvert.
Aujourd’hui, le Syndicat des transports d’Ile-de-France co-dirigé par la Région et les départements franciliens, dont Paris, est compétent sur l’ensemble du territoire régional, mais pour les seuls transports en commun. Si l’on peut souligner le travail accompli par le STIF pour redresser les transports en Ile-de-France depuis que les collectivités en ont pris les commandes en mars 2006, force est de constater que son intervention limitée aux transports nuit à l’efficacité globale de son action.
Pour cette raison, je propose la création d’une autorité organisatrice des mobilités à l’échelle de l’agglomération dense, c’est-à-dire peu ou prou celle de Paris et de la petite couronne rassemblées. Cette autorité serait compétente sur la question des vélos, des deux-roues motorisés (leur circulation et leur stationnement), des autoroutes (informations, expérimentation de voies réservées aux bus et au covoiturage, péage métropolitain différencié), des taxis, des marchandises, du stationnement… La liste n’est pas exhaustive. Elle assurerait également la conduite des grandes études générales sur la mobilité. Elle travaillerait en lien avec les organisations chargées des sujets proches (Syndicat Mixte Autolib’…). Les problématiques liées au développement du réseau de transports en commun seraient traitées en relation étroite avec le STIF, qui conserverait ses compétences, avant une éventuelle évolution ultérieure.
L’autorité organisatrice des mobilités aurait ainsi vocation à reprendre des compétences aujourd’hui éclatées entre de nombreuses instances, ce qui produit de fait des actions peu visibles et peu cohérentes. La Région, les départements, l’Institut d’aménagement et d’urbanisme, la Direction régionale et interdépartementale de l’Equipement et de l’aménagement de l’Ile-de-France, qui inclue la Direction interdépartementale des routes d’Ile-de-France, la Préfecture de Police et le STIF confieraient ainsi leurs moyens à cette autorité pour mener des actions mieux ciblées et plus efficaces. Cela vaut notamment pour la cohérence des mesures à mettre en place en matière de lutte contre la pollution à l’échelle métropolitaine.
A ceux qui considéreraient que cette structure s’ajouterait aux autres et rendrait la gouvernance plus complexe qu’elle ne l’est déjà aujourd’hui, je répondrais que cette solution n’est qu’une étape, avant une plus grande intégration à terme.
Au-delà de l’organisation des administrations et des frictions qui pourraient découler d’une telle réforme, je vois dans cette nouvelle autorité aux compétences élargies et transversales, le moyen d’adopter enfin le point de vue des usagers qui ne se soucient pas de savoir qui s’occupe de telle ou telle thématique. Ce qui leur importe, c’est de trouver des réponses adaptées, pour eux qui sont à la fois des marcheurs, des cyclistes, des motards, des automobilistes, des professionnels, des clients des taxis et bien sûr des usagers des transports collectifs !