Transportés
Vélib’ victime du vandalisme
Cet été encore, le service Vélib’ a subi de nombreux actes de vandalisme. Vélos arrachés, volés… Ces actes gratuits à l’encontre d’un service public de plus en plus utilisé sont inacceptables. La presse s’en est fait l’écho. J’avais évoqué ce sujet dès avant l’été dans un entretien sur le blog « Vélib et moi ». Les utilisateurs en sont les premières victimes, c’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour maintenir le service malgré les dégradations et pour combattre ce phénomène.
Le phénomène est localisé et saisonnier
Nous connaissons désormais de mieux en mieux le phénomène, ce qui nous permet d’agir de façon plus efficace, même s’il est très difficile de l’enrayer.
Depuis 2012, nous avons observé une augmentation des actes de vandalisme, principalement l’été, et une concentration de ceux-ci dans le Nord-Est parisien. Ce sont quasiment toujours les mêmes cinquante stations qui sont touchées, à Pantin, Aubervilliers, dans les 18ème et 19ème arrondissements de Paris. En 2012, nous avons dénombré 9000 vélos volés ou vandalisés dont près de 3500 pour les seuls mois de juillet et août. En juillet dernier, plus de 2500 Vélib’ ont été volés ou vandalisés.
Rappelons qu’un vélo neuf coûte 600 € et que la Ville de Paris, de par le contrat signé avec JCDecaux, verse une indemnisation à l’entreprise de 450 € par vélo volé ou détruit, éligible au titre du contrat selon une clef de répartition entre l’entreprise et la Ville.
Nous avons mis en place de nouvelles mesures avec JCDecaux et la Préfecture de police pour lutter contre ce phénomène.
Les usagers du service sont les premières victimes de ces actes de vandalisme. Nous avons été contraints de retirer les vélos et fermer temporairement les stations les plus touchées. Néanmoins, nous avons exclu la fermeture définitive de station qui serait signe d’un repli de Vélib’ et de l’abandon de certains quartiers. Vélib’ doit rester présent partout et accessible à tous. En juillet, 35 stations ont ainsi été neutralisées pour une durée moyenne d’un mois. En août, nous avons raccourci les durées de fermetures temporaires à 15 jours en moyenne afin de moins pénaliser les usagers du service. Le choix des stations se fait en concertation entre la Ville de Paris, les mairies d’arrondissement, les communes concernées et l’entreprise Decaux.
En parallèle, nous travaillons avec les services de police avec l’entreprise Decaux et les services des collectivités qui maintiennent une vigilance active sur les stations les plus touchées lors des rondes et patrouilles effectués par les agents. Les réouvertures de stations font l’objet d’un accompagnement avec le commissariat. Les caméras de vidéoprotection sont également utilisées par les services de police. Au cours du mois d’août, cette attention particulière a permis de procéder à 14 interpellations à Paris dont 6 pour recel de vol et 6 pour vol.
Des réunions de coordination entre la Ville de Paris, l’entreprise Decaux et la police ont lieu régulièrement, une prochaine est programmée à la rentrée pour faire le point sur les deux mois d’été et étudier de nouvelles solutions, par exemple étendre l’usage de la vidéoprotection si cela s’avère pertinent, renforcer les patrouilles de police, intervenir sur les stations. JCDecaux a testé à Aubervilliers l’installation de potelets pour éviter l’arrachage des vélos aux bornes.
Enfin, nous avons mis en place en janvier dernier, avec le parquet de Paris, la protection judiciaire de la jeunesse et JCDecaux, un dispositif de réparation pénale afin de sanctionner les mineurs de 16 à 18 ans auteurs de ces actes, en réparant les Vélib’ endommagés. De la même manière, sont prévues des actions pédagogiques dans les écoles et les collèges des quartiers concernés. La mairie d’Aubervilliers a organisé une réunion publique le 5 juillet et s’est engagée fortement contre ce phénomène insupportable.
Priorité est donnée à la bonne information des usagers et à la qualité de service
Nous sommes pleinement conscients des difficultés occasionnées pour les utilisateurs de Vélib’ par ces dégradations. Elles font l’objet de beaucoup d’échanges au sein de la communauté Vélib’, sur le blog « Vélib’ et moi », au sein du comité Vélib’. Nous prenons en compte tous ces échanges. D’ailleurs, de plus en plus d’utilisateurs se mobilisent pour nous signaler la présence de Vélib’ vandalisés, de stations endommagés etc. C’est une bonne chose, cela nous permet d’agir de manière plus rapide et efficace. Ainsi, en 2012, 6700 vélos ont été retrouvés. Nous avons renforcé l’information concernant les fermetures temporaires de stations de manière à ce que les utilisateurs ne soient pas pris en défaut. Depuis juillet 2013, le site internet Vélib indique les stations fermées, le motif et la durée de fermeture. Ces mêmes informations devraient être accessibles sur l’application smartphone dans les prochains jours. Un message figure également sur les stations depuis cet été.
Je ne veux pas chercher d’excuse à des comportements qui privent les usagers d’un service public accessible (19 € par an pour les jeunes, les titulaires de minima sociaux…) et que Paris a étendu à 37 communes voisines. Pas plus que lorsque que des délinquants s’en prennent à des abris voyageurs ou caillassent des bus.
Avec 3 835 109 locations en juillet dernier, nous avons battu un nouveau record d’utilisation de Vélib’. Vélib’ est une magnifique invention qui a révolutionné les déplacements à Paris. Nous sommes déterminés à lutter contre le vandalisme stupide et inacceptable pour poursuivre l’aventure Vélib,’ avec demain les Vélib’ à assistance électrique et, peut-être, après-demain, Vélib’ dans toute la métropole.
Bonjour,
Il y a un paradoxe frappant dans vos propos. Je vous cite : « Les usagers du service sont les premières victimes de ces actes de vandalisme. Nous avons été contraints de (…) fermer temporairement les stations les plus touchées. » Comment pouvez-vous justifier la fermeture des stations tout en déplorant que la quasi-totalité des utilisateurs en soient les victimes ?
J’ai beau relire votre post, je ne parviens pas à trouver une explication clairement assumée à la fermeture des stations. Cherchons ensemble la raison.
Serait-ce pour leur entretien ? D’expérience, les bornes des stations sont rarement dégradées, leurs éventuelles réparations n’exigeant au pire qu’une brève fermeture. Oublions les stations.
Pour l’entretien des vélos ? Mobiles par nature, ils n’appartiennent à aucune station en particulier : leur retrait du parc devrait suffire le temps d’une remise en état, sans entraîner la fermeture des stations. Mettons de côté les vélos.
La fermeture des stations permettrait-elle de réaliser des économies ? D’une part et si je vous lis bien, l’indemnisation due contractuellement à Decaux par la Mairie ne concerne que les vélos volés ou détruits. Il serait utile de mentionner le coût réel de ces dégradations pour la Mairie, car sur ce point vos explications sont opaques : les chiffres évoqués englobent « vols et dégradations » sans distinguer la part de vélos réparables dont Decaux assure la remise en état à ses frais. Cette imprécision a-t-elle pour objet d’inciter le lecteur à multiplier 450€ x 9000 vélos pour suggérer un montant de 4.050.000 € d’argent public versé à Decaux au titre des dégradations ?
Dans l’hypothèse économique comme facteur de fermeture, j’observe que les parties contractantes n’assument pas leurs responsabilités, puisqu’elles font supporter une partie conséquente des dégradations aux abonnés par le retrait d’un pourcentage significatif de vélos au prétexte de préserver l’intégrité du parc. Parc dont le volume, du reste, est très inférieur aux prévisions. Pourquoi EN PLUS priver les riverains de LA TOTALITÉ DU SERVICE dont ils subissent déjà les restrictions au quotidien ?
Mettons de côté la raison économique.
Que nous reste-t-il alors ? Faut-il conclure que ces fermetures sans préavis, qui portent préjudice à des milliers d’abonnés payants du quart Nord-Est de Paris, sont tout simplement punitives ? Bonne vieille méthode : on fabrique de toutes pièces une communauté hypothétique par délimitation géographique, rendue coupable d’abriter en son sein un taux de délinquants supérieur à la moyenne des quartiers bobos. Toutes proportions gardées et sauf le respect dû aux victimes, en quoi un tel raisonnement diffère-t-il des représailles menées en temps de guerre : des terroristes dans la maison ? brûlons le village !
Notons au passage l’effet dissuasif de ces fermetures, obtenu sur des ados de 13 ans pas peu fiers de leur toute-puissance sur l’autorité publique !
Je n’ose pas supposer qu’il y aurait derrière tout cela une tactique, mettons politique. Créons de la vindicte, cela « conscientisera » ces populations défavorisées. Merci pour le respect que vous leur témoignez, et pour le niveau d’évolution dont vous les créditez. La vindicte, ça mène où ? Faites-nous gagner du temps et dites-nous de suite si vous voulez des milices anti-casseurs, j’en vois beaucoup que cela démange.
Monsieur l’adjoint chargé des déplacements, de l’espace public et de tout le toutim, vous écrivez que vous avez été « contraints » de fermer les stations. Pouvez-vous indiquer clairement la nature de cette contrainte ? Est-elle juridique ? policière ? économique ? Ou tout simplement « morale », au sens de la bonne morale civique ?
Dans ce dernier cas, ce qui l’anime ne fait pas honneur à votre engagement politique.
Recevez mes excuses pour m’être exprimé bien au-delà de ce à quoi me donnent droit les 29€ d’abonnement annuel aux services Vélib’, à savoir de la fermer.
Merci par avance de publier mon commentaire et d’y répondre publiquement.
Gilles Tizen