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Vidéo : débat sur le coronavirus et le déconfinement

Mon intervention pour le groupe Démocrates & Progressistes au Conseil de Paris

Le texte de mon intervention :

« Chers collègues,

Nous sommes entrés dans une nouvelle étape dans la gestion du coronavirus, celle du déconfinement progressif dont la stratégie a été présentée par le Premier Ministre au Parlement.

Entré en vigueur le 11 mai dernier, il vise à préserver une ligne de crête entre la nécessité de reprendre l’activité économique et sociale dans le pays, de recouvrer nos libertés, et celle de préserver la santé de chacun.

Trois principes en guident la stratégie nationale : vivre avec le virus, agir progressivement, adapter localement. Il est en effet utile de rappeler que le déconfinement n’est pas synonyme de disparition du virus, loin de là. Les gestes barrières doivent devenir des habitudes. Par ailleurs, les principes de responsabilité et de précaution imposent d’avancer pas à pas, sans précipitation, sur la base de données scientifiques. Et avec souplesse, en prenant en compte la réalité du terrain. L’action locale permet de prendre en compte la diversité des territoires en France.

La stratégie nationale fixée et précisée, il est normal de permettre aux préfets et présidents d’exécutifs locaux de choisir les modalités les mieux adaptées au déconfinement dans leurs champs de compétences. C’est ainsi que la Ville de Paris a pris certaines initiatives que nous soutenons et que nous avions d’ailleurs proposées en mars dernier, il y a deux mois déjà, à l’instar de la production de masques par des start-up.

Qu’en est-il donc à Paris ? D’abord un mot sur la situation une semaine après le confinement. Si des attroupements ont pu être dissipés comme aux abords du canal Saint-Martin, les règles sanitaires semblent néanmoins être respectées avec grand civisme dans de nombreux cas : à l’entrée des magasins, au marché ou dans le métro. Nous remercions les agents de la Préfecture de Police, de la Ville de Paris mais aussi d’Ile-de-France Mobilités qui veillent au respect des gestes barrières et des règles établies.

Madame la Maire, je l’ai dit à plusieurs reprises mais il convient de le répéter : de même que les collectivités locales comptent sur les bonnes volontés de tous, de même l’Etat a besoin de cet état d’esprit constructif. C’est collectivement, sans polémique, dans le dialogue, que nous réussirons à sortir de cette crise majeure. Il me semble inutile que les uns et les autres, majorité comme opposition, entrent dans les vaines polémiques, les vieux clivages et les rapports de force stériles. Nous devons nous extraire à la fois des anciennes œillères idéologiques, ce à quoi cette équipe municipale a parfois du mal à consentir, et des réflexes politiciens, ce qui n’est pas évident si j’en juge les propos d’une opposition caricaturale à droite. Faudrait-il verser dans la critique virulente pour la satisfaction d’exister ? S’agit-il de tout adouber par esprit de contrition ? Nous ne y résolvons pas. Entre d’un côté une Maire qui a tendance à considérer qu’elle a déjà été élue et de l’autre une candidate qui n’a jamais cessé sa campagne, nous pensons qu’il y a une place pour refuser aussi bien les attaques agressives que les louanges automatiques, comme si les collectivités étaient irréprochables, alors que l’État serait systématiquement défaillant. Quand c’est bien, il faut le dire, quand on peut faire mieux, il faut le dire aussi. Ainsi, sur la rue de Rivoli, il n’est pas interdit d’évoquer la possibilité pour les scooters électriques et seulement eux, de circuler en plus des vélos et piétons, comme le suggère Thomas Lauret, sans commettre un crime de lèse-majesté doctrinal.

Notre boussole est unique : l’intérêt des Parisiennes et Parisiens. Ni les leçons ni les procès d’intention n’ont ici leur place. Chacun agit avec les informations dont il dispose. La ville, comme l’Etat, a parfois dû évoluer, s’adapter, rectifier, au fur et à mesure des connaissances et de la progression de la pandémie. Ces hésitations sont normales. Il arrive que des erreurs aient pu être commises en ces temps de grand doute. L’Etat a pu en faire. La Ville aussi. Je pense par exemple aux masques insuffisamment adaptés destinées aux personnes âgées envoyés par la Ville ou encore au retard dans la distribution de masques promis aux Parisiens. Nous connaissons les difficultés, alors avançons ensemble pour corriger le tir. Sur les masques justement, nous proposons que la Mairie mène une campagne de communication renforcée sur les masques et demande aux bailleurs sociaux de la Ville et aux syndicats de copropriétés de placer à l’entrée des immeubles une affiche renvoyant à la plateforme de mise à disposition des masques en tissu à retirer en pharmacie, car le dispositif est encore trop peu connu. Aujourd’hui, un certain nombre de dysfonctionnements lié à cette plateforme et à la logistique existe : des pharmacies soit sont en rupture de stock, soit ne participent pas, soit ne sont pas au courant. Les Parisiens sont désorientés.

De même, la Ville de Paris a-t-elle pris des mesures pour distribuer du gel hydroalcoolique dans l’espace public et au niveau des entrées des bâtiments municipaux recevant du public, à l’instar des abribus. C’est une bonne mesure, mais il ne faut pas oublier les stations Vélib’ puisque le vélo sera à privilégier quand cela sera possible pour l’usager : nous proposons que sans attendre la Ville installe des distributeurs de gel hydroalcoolique à toutes les stations Vélib’ et sur tous les mobiliers urbains de transports en général. Par ailleurs, nous sommes heureux de l’annonce de la Ministre des Transports de lancer une Académie des métiers du vélo.

Évidemment, chacun désire que parcs et jardins rouvrent afin de profiter de la nature et d’espaces de respiration dans une ville dense. Anne-Christine Lang fera une proposition précise à ce sujet, présentée dans le vœu à destination des scolaires. Il semble paradoxal de se montrer si allant pour les parcs, les jardins ou Paris Plage, ou surtout pour le deuxième tour des municipales, bref tout, sauf sur le retour des élèves à l’école pourtant préconisé par une vingtaine de Présidents de société savante de Pédiatrie.

Je rappelle que les bois de Vincennes, de Boulogne, le Champ de Mars, l’Esplanade des Invalides et les berges de Seine ont été autorisés à rouvrir. Il serait utile qu’on place à l’entrée de ces lieux des panneaux rappelant les gestes barrières. Nous demandons aussi que le bien-être des animaux qui ont réinvesti ces lieux soient pris en compte comme le réclament les associations. Rouvrir les parcs supposerait que les contrôles soient en place et la propreté rétablie.

C’est au total 15 propositions que nous formulons en vue de compléter les mesures que vous avez prises. La ville a voulu articuler son plan économique, dont la présentation a été avancée, avec l’Etat et la Région, cela nous semble de bon sens, Fadila Mehal reviendra. Sur la culture qui ne peut mourir au cœur de notre capitale. Jeudi dernier un Plan de soutien économique au tourisme a été présenté avec une enveloppe exceptionnelle de 18 milliards d’euros.

Un mot sur les vœux présentés par les groupes politiques du Conseil de Paris : nous voterons les vœux des groupes PPCI, UDI-MoDem, 100% Paris et GEP dont nous partageons les objectifs. Nous ne voterons pas les autres, à cause de l’exposé des motifs de certains vœux, notamment du groupe communiste, polémique et à charge contre l’Etat, alors qu’il faut être à la hauteur du moment. Son ton volontiers procureur et donneur de leçons nous paraît déplacé.

Pour les plus fragiles, les plus précaires, ce qu’on pourrait même appeler les marges de la ville, cette crise a été particulièrement rude. Les plus démunis comptent sur les cafés, les sanisettes Decaux, pour boire un verre d’eau, aller aux toilettes, la fermeture de lieux publics a été un coup rude, peu perçu, pour toute une frange de la population. Comme l’urgence écologique, l’urgence sociale a été hélas mise en lumière par la crise sanitaire.

Je souhaite donc conclure en m’associant aux remerciements prononcés, avec une pensée pour tous les bénévoles parisiens qui se sont investis sans compter. Cette mobilisation citoyenne, par le bas, horizontale et spontanée, constitue le meilleur garant pour l’avenir solidaire et innovant de notre capitale. »

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