Transportés
Voguéo : fluctuat nec mergitur
Le Conseil du STIF s’est une nouvelle fois exprimé sur le projet Voguéo aujourd’hui.
La Mairie de Paris, acteur particulièrement mobilisé sur ce dossier depuis le lancement du projet, s’était déjà battue en juin 2011 pour éviter l’arrêt de l’expérimentation lancée en 2008.
En dépit de ses multiples démarches, nous n’avions pas pu empêcher cet abandon. En contrepartie, la Ville avait obtenu l’engagement du STIF de lancer un appel d’offre pour mettre en œuvre un projet de navettes fluviales nettement plus ambitieux, courant du Val-de-Marne aux Hauts-de-Seine via Paris.
Ce projet a été concerté avec l’ensemble des 11 communes concernées. L’ambition était forte puisqu’il s’agissait de créer 3 lignes qui se superposaient dans le centre de Paris, avec une trentaine d’escales, une fréquence de passage des bateaux élevée et une tarification particulièrement avantageuse tant pour les visiteurs que pour les détenteurs d’un forfait (accès compris dans le coût du forfait).
L’appel d’offre a été lancé en juillet 2011. Les demandes des partenaires du projet ont sans doute été trop fortes puisqu’un seul candidat à soumis une offre avec un coût d’exploitation très nettement supérieur à ce que le STIF avait estimé initialement. Compte tenu de ce résultat, les administrateurs du STIF n’ont pas eu d’autre solution que de déclarer l’appel d’offres infructueux ce matin.
La Mairie de Paris le déplore mais s’agissant d’une question de bonne gestion des finances publiques, elle ne peut que souscrire à cette décision. Toujours aussi cohérente, une partie de la droite a demandé un abandon définitif immédiat du projet tandis que l’autre exigeait une relance incessante de l’appel d’offres !
Au moment où les travaux du projet de reconquête des berges sont engagés en rive gauche et achevés en rive droite, à l’heure également où toutes les grandes capitales mondiales se tournent vers leurs fleuves et développent des services publics de transport fluvial, Paris ne peut pas rester en retrait.
Je tiens à réaffirmer que la volonté de la Mairie de Paris de mettre en œuvre un projet de transport fluvial sur la Seine reste entière et les partenaires, en premier lieu le STIF, compétent pour organiser ce service, doivent nous appuyer encore. C’est dans cet esprit que j’ai déposé un vœu, avec Pierre Serne, demandant à ce que le comité de pilotage de Voguéo se réunisse de nouveau pour analyser les raisons de l’infructueux et examiner les pistes permettant de réfléchir à un nouveau modèle. Nous devons tenter d’être innovants et imaginatifs, bref tout faire, pour faire la place à un nouveau service public.
Comme Vice-président du STIF et comme Adjoint au Maire de Paris en charge des transports, je m’emploierai à développer des liens avec la société Batobus qui opère actuellement sur la Seine, de façon à développer la ligne que cette société exploite. Nous devons envisager ensuite de réaliser de nouvelles extensions dont les contours devront être réajustés pour tenir compte de l’abandon de l’appel d’offres que nous avons acté au STIF.
Les jeux de mots sont faciles s’agissant d’une navette fluviale. Il n’est pas temps de renoncer. Touché, mais pas coulé.